La Charte

 

DES ASSISES DU TERRITOIRE

Reconnaître, croiser, valoriser les regards et les expériences

sur les réalités sociales, économiques du Hainaut Cambrésis Douaisis



un territoire : Le Hainaut Cambrésis Douaisis


Une identité floue …

Le Hainaut Cambrésis Douaisis, constitué de quatre unités distinctes (arrondissements), a toujours éprouvé une difficulté à affirmer une identité et à formuler un projet basé sur des synergies. Il est urgent de mobiliser et concerter les énergies contre la « fracture sociale » qui, sur le Hainaut Cambrésis Douaisis, atteint un paroxysme et génère des drames humains considérables.

Sur ce territoire, le Diocèse de Cambrai constitue, de fait, un trait d’union entre les arrondissements d’Avesnes, Cambrai, Douai et Valenciennes.


mais des ressources multiples

Le Hainaut Cambrésis Douaisis compte de nombreuses ressources, issues notamment du monde associatif, syndical et patronal inspirées, pour une part notable, du christianisme social.

Divers partenaires ont ainsi produit des analyses ancrées dans l’expérience de terrain, et mis en chantier des projets divers, sur des questions essentielles pour notre territoire : emploi, conditions de vie et précarité en particulier. Pour citer quelques-uns de ces organismes : le GREPO (Groupe de Recherche et d’Etude en Pastorale Ouvrière), les C.E.A.S. (Centres d’Etude et d’Action Sociales), le Secours Catholique, le CODES (Comité de Développement de l’Economie Solidaire du Cambrésis), le Réseau 21 et diverses expériences de l’économie sociale et solidaire, le mouvement CMR (Chrétiens en Monde Rural) , etc…

Pourtant, ce maillage de réflexions et de réalisations porteuses d’un projet de société demeure trop souvent confidentiel. Des expériences diffusées parmi les seuls cercles d’initiés, et peu reconnues des décideurs comme des acteurs sociaux « institutionnels ».


Le besoin se faisait sentir de recenser les recherches accomplies, de mettre en lien les groupes concernés, de renforcer, par une démarche commune, leur dynamisme et leur compétence, et de diffuser et valoriser les analyses proposées auprès du public concerné, des décideurs de la société civile et des acteurs pastoraux de l’Eglise catholique. Peu à peu est née l’idée d’une démarche provisoirement dénommée « Assises du Territoire ».

 

 

Des objectifs


1 – Rassembler des acteurs dispersés

Face à l’ampleur des enjeux et la puissance des mécanismes ou comportements qui brisent les liens sociaux et l’espoir des individus, il est important de ne pas rester isolés et de contenir un certain découragement rampant.

Les Assises se veulent rassembleuses de croyants et d’humanistes prêts à travailler au coude à coude avec des Chrétiens, dans un esprit de fraternité, de respect des personnes et de justice sociale.


2 – Produire une parole de qualité sur le présent et l’avenir du territoire

Partant des capacités réunies, il convient d’élaborer des analyses justes et fidèles aux réalités vécues, et de proposer aux acteurs du territoire un projet qui introduise du débat et promeuve des valeurs d’humanité concrète.


3 – Insuffler du cœur et de l’intelligence

Nous traversons une crise de la militance. Des chrétiens inspirés par l’Evangile, acteurs dans la société ont souvent le sentiment de n’être pas assez reconnus et soutenus. De même pour des humanistes qui se heurtent à un « réalisme économique » tendant à s’affranchir de toute morale.

Se donner rendez-vous pour refonder leur action apparaît un enjeu majeur.


4 – Expliciter les fondements de l’engagement

Nos contemporains, nous-mêmes, cherchons les mots pour dire les fondements de notre présence au monde. Or le langage des spiritualités religieuses et laïques, semble inadéquat pour exprimer les réalités contemporaines. Cependant, d’authentiques croyants, en l’Homme et en Dieu, se manifestent et font modèle. Il y a donc un enjeu de mettre un peu d’ordre et de clarté dans la nouveauté des expressions du sens.

 

La methode : une recherche-action en plusieurs étapes


1 – Mobiliser un premier cercle de personnes et de groupes impliqués dans la mise en œuvre d’un projet social humaniste, inspiré de l’enseignement social de l’Eglise (ou pas), en organisant un premier rassemblement à l’échelle du Hainaut Cambrésis Douaisis (26/06/06).


2 – Sur chacun des arrondissements, inviter ces personnes à faire connaître la démarche et élargir la mobilisation. Ont alors lieu une ou plusieurs rencontres dans l’objectif de collecter les expériences et travaux, avec comme fil rouge « comment faire de notre territoire un espace dynamique et solidaire ? ».

Objectif de ces rencontres : mettre en lumière les convictions, les valeurs, le projet de société, la conception de l’Homme qui sous-tendent ces initiatives ; repérer tout ce qui peut être utile à d’autres : les aspects novateurs, les conditions de réalisation, les limites…


3 – Avec les animateurs de chaque arrondissement, mettre en commun, croiser les initiatives et repérer des courants transversaux (axes de recherche-action, projets, questions importantes).


3 – Rassembler ces expériences sous forme d’un « livre blanc des dynamismes ».


4 – Organiser des rencontres inter-arrondissements pour approfondir les échanges sur les « courants » repérés, les différents acteurs et arrondissements s’enrichissant mutuellement des apports de chacun.


7 – Faire aboutir ce travail et le partager plus largement à travers l’organisation d’un temps d’Assises du Territoire étendues sur plusieurs jours, avec un rassemblement final. L’apport d’un (ou plusieurs) intervenant(s) d’envergure nationale serait requis pour cette phase.

Au dernier temps fort seront invités toute personne intéressée et ceux qui sont en responsabilité sur le territoire.


Sur la durée :

- L’ensemble de la démarche et des productions sera régulièrement soumis au regard croisé d’un théologien et d’un sociologue.

- Une « cellule de coordination », comportant des représentants de chaque bassin de vie, veillera à la cohérence et à la diffusion de l’ensemble.



Les effets escomptés


  • Valoriser et encourager des acteurs habitués à travailler dans la discrétion … une multitude de personnes qui, animées par un esprit d’humanisme ou de foi, sont comme des « charpentes invisibles » de la société.

  • Donner du poids et du crédit aux actions quotidiennes, aux talents qui y sont déployés, aux projets qui naissent et donnent le ton d’une société plus juste, aux idées neuves qui s’expérimentent et constituent une véritable espérance.

  • Introduire au niveau des décisions qui affectent le territoire, une considération plus pressante des populations délaissées, dans une perspective de laïcité ouverte, par laquelle les chrétiens sont fondés à irriguer l’espace public des intuitions de l’Evangile.

  • Au niveau ecclésial : énoncer les éléments d’un projet de société enraciné dans l’Evangile et la tradition du christianisme social, transversal aux forces politiques, transcendant les stratégies, rappel des impératifs premiers de respect de tout être humain.

  • Pastoralement, promouvoir et accréditer une pratique qui intègre la dimension de solidarité et de « charité » concrète, donnant ainsi une visibilité plus claire et crédible à notre action dans la société où nous vivons.



Des points forts


  • Reconnaître que notre territoire, et notre pays, regorge de ressources en générosité et en intelligence pratique … et que notre premier défaut est de ne pas croire en nous-mêmes.

  • Rejoindre ainsi la question du sens de notre vie, personnelle ou sociale.

  • S’engager dans une démarche pragmatique, s’appuyant sur des expériences concrètes, ne présentant pas d’utopie lointaine ni d’idéologie messianique.

  • Ceux qui, par leur appartenance à l’Eglise, ont acquis le réflexe de coopérer par-delà les frontières, peuvent en faire bénéficier l’ensemble de la population du Hainaut Cambrésis-Douaisis.

  • Une attitude de service inspirée par la foi chrétienne : le désintéressement est la première condition de la crédibilité.

Article publié par Marité Colpart • Publié le Jeudi 24 avril 2008 • 4307 visites

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